Médiation Animale / Zoothérapie

Histoire de la Médiation Animale

C’est au 10ème siècle, en Belgique (dans la ville de Gheel), que la première expérience de l’utilisation du lien homme-animal a été enregistré : il s'agissait de confier la garde d'oiseaux à certains malades pendant leur convalescence afin de leur rendre un minimum de confiance en eux-mêmes.


A la fin du 18ème siècle, c'est en Angleterre que William Tuke démontre que le fait de s’occuper d’animaux de ferme intégrés dans l’établissement améliore la concentration et le sentiment de responsabilité de patients déficients intellectuels. De plus, ceux-ci sont des réels facilitateurs de la communication et des capacités sociales.

C’est ainsi que fut fondée l'institution «York Retreat» dans le cadre de la prise en charge des personnes malades mentales. Elle fut la pionnière dans l’introduction d'animaux pour faciliter les thérapies. L'un de ses nouveaux traitements consistait à confier des lapins et des volailles aux patients afin qu'ils les soignent, se rendant ainsi responsables. Cette méthode se poursuit encore aujourd'hui.


Durant la guerre de Crimée (1854-1856), Florence Nightingale, fondatrice britannique des techniques infirmières modernes est officiellement la première à utiliser les animaux dans le soin humain (améliorer la qualité de vie), elle souligne que l’utilisation des animaux est particulièrement positive pour les maladies chroniques.


C’est en 1919, au sein du Elizabeth’s Hospital à Washington, que des animaux sont confiés aux patients hospitalisés en psychiatrie. Les bénéfices sont remarquables mais la présence des animaux dans le soin humain sera bloquée par l’arrivée des psychotropes.


En 1937, Freud publie que « les enfants n’ont aucun scrupule à considérer les animaux comme leurs semblables à part entière. Ils se sentent davantage apparentés aux animaux qu’à leurs parents, qui peuvent bien être une énigme pour eux. Dans un premier temps, la ressemblance est du côté de l’animal, la différence du côté de l’adulte ».


En 1940, c’est au Pawling Army Air Force Convalescent Hospital, que l’on retrouve le premier document sur les thérapies assistées par l’animal (TAA) évoquant l’introduction de chiens pour remonter le moral des blessés de guerre et améliorer leur guérison.

 

Puis c’est durant les années 50, aux Etats Unis, avec Boris Levinson, psychologue pour enfant et professeur en psychiatrie que naît officiellement la thérapie assistée par l’animal sous le nom de Pet Facilitated Psychotherapy

C’est lors d’une consultation dans son cabinet, que Levinson constate par hasard qu’un enfant autiste, avec qui il n’arrive pas à entrer en relation, se met en revanche à communiquer avec son chien Jingle présent par hasard dans la pièce. Les progrès sont tels que les parents ne placeront finalement pas leur fils en institution. 

Levinson reproduit alors l’expérience avec d’autres jeunes patients et constate les mêmes effets. Il est ainsi, le premier à présenter ses recherches de façon scientifique au sein du congrès annuel de l’American Psychological Association à New York City en 1961. Cela a marqué un véritable tournant dans le développement des recherches sur l’utilité de la médiation animale et la façon d’introduire un animal dans un plan de traitement thérapeutique.


Dans la mouvance de Boris Levinson, le couple de psychiatres Samuel et Elisabeth Corson, reprend et prolonge ses travaux et sont les premiers à « utiliser » l'animal de compagnie comme moyen de thérapie dans les maladies mentales notamment dans le traitement de la schizophrénie et pour les personnes réfractaires aux thérapies conventionnelles. Ils constateront alors une diminution de la prise de médicaments psychotropes.


En France, c’est le vétérinaire Ange Condoret passionné pour les relations qui peuvent se nouer entre les enfants et les animaux, qui développa la pratique et créa en 1977 l’AFIRAC (Association Française d’information et de Recherche sur l’Animal de Compagnie).


Aujourd’hui, dans un grand nombre de pays (Canada, Etats-Unis, Australie, Japon...) des programmes de Thérapie Facilitée par l'Animal se développent dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les institutions spécialisées... 

Dans certains pays tels que le Canada et la Suisse des Associations de Thérapie facilitée par l'Animal sont déclarées d'utilité publique.


Nouveau paragraphe

Définition de la Médiation Animale

« L’animal ne se nourrit pas d’attentes idéalisées envers les humains, il les accepte pour ce qu’ils sont et non pas pour ce qu’ils devraient être.  »
Boris Levinson

La Médiation Animale est la mise en relation entre l’humain et l’animal dans le cadre d’un programme social, thérapeutique ou éducatif ; dans l’intérêt de l’un et le respect de l’autre. L’objectif est de renforcer et compléter l’action entreprise par les soignants, travailleurs sociaux, etc. en faveur de populations confrontées à des handicaps sociaux, physiques, mentaux, sensoriels ou psychiques.

La médiation animale consiste donc à faire intervenir un animal soigneusement sélectionné et entraîné, encadré par un professionnel spécialisé, auprès d’une ou plusieurs personnes dont les besoins ou pathologies ont été préalablement ciblés, afin de susciter des réactions favorisant leur potentiel cognitif, psychologique, physique ou social. »

L’animal n’est donc pas un médicament, mais il est un médiateur fabuleux.

Il s’agit d’élaborer des projets individualisés et de mettre en place des objectifs opérationnels définis en accord avec les accompagnants tels que la famille, le psychologue, l’éducateur, l’équipe soignante ou tout autre professionnel encadrant.
L’intervenant en Médiation Animale met en place la médiation par l’animal auprès de personnes en situation de fragilité, avec pour objectifs de leur apporter un bien être, de développer leur dextérité, de stimuler les capacités cognitives, d’améliorer leur autonomie, de créer ou recréer des liens sociaux.

Les participants n’ont besoin d’aucune compétence particulière. C’est le contact avec l’animal qui apaise, met en confiance, et crée un contexte favorable pour l’intervenant, qui reste en toutes circonstances le fil conducteur, le porteur du projet d’accompagnement.

L’intervenant place donc bien l’animal en tant qu’intermédiaire (médiateur) dans une triangulation de la relation entre lui et le participant, afin de permettre à ce dernier d’atteindre, avec l’aide de l’animal, des objectifs fixés dans le cadre de son projet individuel.
Nouveau paragraphe

Et la Zoothérapie ?

Le terme de « médiation animale » remplace de plus en plus l’appellation « zoothérapie » (qui est principalement utilisée au Canada) car cette dernière est souvent source de confusions.
En effet, une majorité des personnes assimilent encore la zoothérapie à la notion de soins aux animaux.
De plus, la notion de « thérapie » est souvent réduite à une notion de guérison et d’un professionnel thérapeute. Or, nos intervenants ne sont pas diplômées en tant que thérapeutes et les animaux n’en sont pas non plus. Ils sont de véritables médiateurs dont l’interaction avec le participant va permettre une démarche thérapeutique.

Nous avons donc choisi d’utiliser le terme de « médiation animale » dans notre pratique afin qu’il n’y ai pas de confusions auprès du grand public.
Nouveau paragraphe

L'animal un fabuleux médiateur

« La structure relationnelle de l’animal est simplifiée, il est spontané, il ne juge pas, la communication avec lui peut être multi-canale, ce qui permet à chacun d’entrer en relation selon ses propres moyens.  »

La révolution industrielle a été un cap important dans nos relations avec l’animal.
Avant ce changement, l’animal faisait partie intégrante de notre vie, de nos activités, de nos loisirs.
L’exode rural et le développement de nos villes, nous ont amené à de nouvelles obligations, à des changements de logements, de rythmes, d’activités, éloignant l’animal des foyers.

Les liens avec les animaux au cours du XXème siècle n’ont cessé de s’amenuiser, en ne conservant plus que la fonction de compagnie. De nombreux substituts ont ainsi été créés pour tenter de pallier à l’absence physique d’un animal dans son environnement proche : les nounours ou doudous pour les enfants, les photos, les reportages télévisés…

Nous avons tous eu pendant notre enfance, l’envie de prendre un animal dans nos bras, de le caresser, de jouer avec lui, de lui parler, en sachant que le lien créé était alors sans contrepartie ou jugement de valeur, avec comme seul objectif, l’envie de donner et recevoir de l’affection, de l’amour, en sachant qu’il n’y aura jamais d’altération des liens.

La structure relationnelle de l’animal est simplifiée, il est spontané, il ne juge pas et comme dit précédemment la communication avec lui peut être multi-canale, ce qui permet à chacun d’entrer en relation selon ses propres moyens.

L’animal permet une grande variété de stimulations et d’interactions.

De plus, il a été prouvé que caresser un animal permet de diminuer la tension artérielle provoquée par le stress.

Selon Boris Cyrulnik, il est également un merveilleux facteur de résilience.

En bref, l’animal permet de favoriser l’interaction des participants, soulager le stress et favoriser la relaxation, diminuer la douleur et la peur lors de certaines procédures (médicales par exemple) afin d’améliorer la qualité de vie et contribuer au bien-être.
Share by: